Le spécialiste du nautisme
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Interview

Alan Roura: «Je redoute l’intégralité du Vendée Globe, tout ce qui peut se passer» (4/5)

Nous avons rencontré Alan Roura peu avant sa deuxième participation au Vendée Globe. Il nous parle du Défi Azimut, du confinement, de sa préparation au Vendée Globe et de sa nouvelle vie de famille.

19 foilers sur les 33 participants. La concurrence va être plus rude?
C’est sûr que ça va être compliqué, on est beaucoup de foilers. Il va y avoir vraiment un joli match. Après au Vendée Globe, un bateau à dérive peut très bien marcher aussi, ça dépendra des conditions. Dans le grand Sud, je ne sais pas si tous les foilers seront rapides. Il y a une houle qui est très formée, il y a beaucoup de vent. Les foils aujourd’hui sont de plus en plus grands, donc ça va être compliqué pour certains. Mais la concurrence est là. Aujourd’hui je pense qu’il y a entre 12 et 15 bateaux qui peuvent prétendre à la victoire du Vendée Globe. Ça va être une des premières fois où il y aura autant de niveau je pense.


Vous êtes établi à Lorient, comme beaucoup d’autres navigateurs. Comment ça se passe entre vous?
Entre les skippers, on ne se parle pas forcément beaucoup, c’est vrai que c’est assez chacun dans son coin. Par contre les équipes sont hyper proches les unes des autres. Il y a une entraide, un échange pour gagner du temps et de l’argent parce que certaines équipes ont déjà essayé des choses qu’on imagine être les premiers à avoir fait. Ce qui n’est pas le cas. Donc c’est assez important d’échanger là-dessus. Mais entre skippers c’est assez fermé, malheureusement.



Que redoutez-vous le plus dans ce Vendée Globe?
J’y vais à reculon comme la première fois, je ne vis pas sur un acquis. J’ai fait le Vendée Globe il y a 4 ans mais c’était pas du tout dans le même état d’esprit, pas le même bateau et ça ne sera pas les mêmes conditions. Je pense que je redoute l’intégralité du Vendée Globe, tout ce qui peut se passer. Et c’est aussi pour ça qu’on y retourne. Cette peur nous attire. On a envie d’avoir ces papillons dans le ventre tous les jours, pendant 80 ou 100 jours. Le Vendée Globe, ça reste la chose la plus dure sportivement au monde, je pense. Donc on redoute tout, forcément.

Avez-vous un rituel spécial à bord?
Le rituel à bord va être déjà de manger à des heures fixes. Très important. Quand on est dans le grand Sud, il fait jour quasiment tout le temps, donc on a un peu de peine à s’y retrouver. 6h, 12h, 18h: il faut essayer de manger dans ces heures-là. Le reste, on fait comme on peut, suivant les conditions météo. Il n’y a plus vraiment de règles. On survit. On essaye de survivre pendant un tour du monde.

Que fait-on sur un Vendée Globe ou une autre régate de longue durée quand on se sent seul?
On se sent forcément seul souvent, c’est long. Mais on n’a quand même pas beaucoup de temps pour nous sur le bateau. En moyenne sur un tour du monde, sur 24h je pense qu’on va avoir 2h de temps « libre ». On n’a pas le temps de s’ennuyer… malheureusement. Ça serait sympa de temps en temps de pouvoir se dire, tiens là il y a une journée où c’est vraiment chiant. Non, il y a toujours quelque chose à faire. Donc quand on a le temps, ça peut être écouter de la musique, lire un bouquin ou regarder un film, pourquoi pas. Mais le temps passe très très très vite. 


Première partie: Défi Azimut - «Dans les conditions qu’on a eues, je m’en sors plutôt pas mal»

Deuxième partie: 
«C’était très dur à vivre d’avoir un chantier naval vide et un bateau de course au sec» 

Troisième partie: «J’aimerais beaucoup être dans le top 10 sur ce Vendée Globe»

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